Watch Dogs – Ubisoft, c’était bien tenté

WatchDogs-ctOS

Watch Dogs était censé être le jeu révolutionnaire et lancer la  nouvelle génération de console. Les pré-commandes en étaient témoins, Watch Dogs était en 2014 la nouvelle marque plus pré-commandée sur nouvelle génération de console. Les joueurs et joueuses étaient au rendez-vous pour prendre une claque graphique, un gameplay révolutionnaire et un scénario digne des meilleurs films Hollywoodiens.
Avec sa sortie le 27 Mai 2014, c’est le meilleur lancement de jeu pour ubisoft depuis sa création. Plus de 4 millions d’exemplaires sur la première semaine. Il est resté dan le top 3 des jeux les plus vendus pendant 8 semaines. Au second trimestre 2014 c’est plus de 8 millions d’exemplaires vendus au total et un chiffre d’affaire de 85 millions d’euros pour 140 millions dépensés dans la création du jeu. Watch Dogs a mobilisé jusqu’à 400 personnes pour son développement dont les studio Ubisoft Montréal, en collaboration avec les équipes d’Ubisoft Bucarest, Ubisoft Paris, Ubisoft Québec et Reflections, un studio Ubisoft.

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Rappel sur Watch Dogs

On incarne Aiden Pearce, un hacker au passé criminel  qui va perdre sa nièce lors d’une attaque dont il était la cible. Dévasté par cette perte et submergé par la culpabilité, il va se lancer dans une vengeance contre les instigateurs de cet attentat et se lancer dans une traque contre les hauts placés de Chigaco, ville où se passent les faits. Hacker de talent sa meilleure arme est son smartphone, il peut accéder à toutes les données contrôlées par le ctOS qui a accès à quasiment tout élément technologique de la ville. Il existe aussi Dedsec, un mouvement de hackers essai déjà d’empêcher le totalitarisme du BigBrother local.

WatchDogs-Protagonistes

Et puis Watch Dogs est sorti et on a enfin pu y jouer

L’histoire principale du jeu, bien qu’elle concerne un hacker est assez banale.
Passé criminel = représailles = mort = vengeance. Classique. De plus là où Watch Dogs se manque totalement, c’est qu’il n’y transperce aucune émotion. Une enfant est morte, ok on ne le comprend qu’après la première mission, qui nous présente directement face au criminel qui a provoqué l’accident. Si bien que nous n’avons aucune empathie pour les personnages puisque nous ne les connaissons pas.
Les bases de l’histoire aurait dû être plus claire pour toucher émotionnellement. Cela aurait du être plus violent, plus explicite au risque de choquer. Tout est suggéré. Nous aurions même du jouer la scène de l’accident. Je ne dis pas de faire dans le trash, mais de créer plus d’émotions, de tristesse pour que l’on s’implique plus dans l’histoire. A titre de comparaison, après 10 minutes de jeux le The Last of Us de Naughty Dog est réellement plus bouleversant ! Et pourtant on découvre à peine l’histoire et les personnages. L’intensité des personnages, de la scène est bien réelle sans qu’elle soit violente, le joueur est touché par la tragédie.
Ici toute l’histoire tourne autour d’une vengeance, et en s’égarant avec un nombre trop important de missions secondaires, de jeux, on oublie le pourquoi de l’histoire, et surtout il n’y a aucune empathie pour Aiden. Je trouve également l’enlèvement de sa soeur de trop, c’est encore la femme qui est visée et désignée en victime (la fille, la mère…même dans une quête secondaire, le tueur en série ne s’en prend encore qu’aux femmes…et attention SPOIL le seul personnage féminin hacker est tuée/SPOIL). Un peu de créativité sur le scénario aurait apporté un grand plus à Watch Dogs.
Le choix graphique des cinématiques contenant les souvenirs, est pour moi un raté. Elles comportent des zones pixelisées, ce qui donne une impression de lags, de vidéo pas entièrement chargée, j’ai d’abord pensé à un bug sur les vidéos, avant de comprendre que c’était un choix graphique..
La roue de fabrication d’objet, qui sera repris dans Far Cry 4, se fait en temps réel c’est à dire que lorsqu’on fabrique un objet le jeu ne se met pas en pause. Il m’est arrivé dans le jeu d’utiliser la totalité de certains objets et d’en avoir encore besoin, ayant les bons composants en stock je pouvais les fabriquer à nouveau, sauf qu’ en pleine mission ou en train de conduire difficile de trouver 30 secondes sans se faire tirer dessus ou se prendre un mûr…alors certes avec cette roue il n’y a pas de temps mort, mais je préfère souffler 30secondes et refaire mon stock, plutôt que de tout gérer en même temps et avoir un gros coup de stress ! Il serait judicieux de mettre un temps de pause optionnel, ce choix technique est intéressant mais je ne pense pas qu’il soit adaptable à toutes les situations.
La roue des armes, à outrance encore une fois, il y en a trop… le jeu est limite surréaliste, dans GTA c’est drôle d’avoir autant d’armes mais dans Watch Dogs ? on parle d’un hacker et non pas d’un criminel qui fait des casses.
Au niveau des menus, Watch Dogs est très bon, succinct et très clair. Je trouve la roue des compétences très bien faite pour savoir où nous en sommes dans les différentes activités. À comparaison je me suis toujours perdue dans les menus et sous-menus interminables d’Assassin’s Creed.
L’intégration directe du multiplayer au singleplayer, est vraiment réussi ! De plus il est désactivable donc le système n’est pas intrusif. L’expérience de jeu s’en trouve complètement bouleversée. Au départ j’étais assez déroutée et vite stressée surtout sur le piratage de donnée, on voit la barre de progression se remplir et la zone de recherche indiquée n’est pas évidente, bien sûr sinon trop facile ! La technique est de prendre son temps et de s’aider des caméras. Une voiture arrêtée, un personnage accroupi sont des indices pour trouver le pirate. Ensuite on connait un peu les techniques et il est facile de les déjouer. Il m’est arriver à 2-3 reprises de stopper le piratage après la barre des 95%. Pirater ou observer un joueur aussi était vraiment une expérience de jeu très intéressante, du jamais vu et de ce côté là Watch Dogs et Ubisoft ont fait fort !

Le choix d’être un justicier ou un criminel, il est possible de choisir si on veut aider les citoyen-nes, éviter de les écraser ou alors n’y prêter aucune attention et se voir balancer à la police à chaque coins de rues. On obtient des infos sur les passants dans la rue, au début je m’amusais à lire toutes les infos et je ne piratais que ceux qui à mon sens le méritaient. Très vite je me suis retrouvée avec énormément d’argent à n’en plus savoir quoi faire. J’aurais voulu aussi pouvoir faire l’inverse, au lieu de voler l’argent le restituer à des passants qui en avait besoin, atteints d’une maladie, ou des artistes de rue. Ainsi le justicier que l’on peut-être en fonction des actions dans la ville, aurait pu sauver des victimes potentielles mais aussi les aider par le hacking.
Le piratage des caméras, le jeu se veut aussi une critique de Big Brother en l’implantant directement comme un un personnage clé de l’histoire, matérialisé par la ville. Nous débloquons des zones en piratant un serveur ctOS afin d’accéder aux caméras, nous nous introduisons dans les immeubles, des appartements, par le biais des ordinateurs connectés nous nous immisçons dans la vie privée de personnes ordinaires en apparence mais qui cachent certaines choses. Cela peut se produire dans notre réalité aussi, alors autant aller plus dans l’éducatif que dans le voyeurisme. 
Niveau gameplay, il est très intéressant d’avoir un autre point de vue de la scène que nous somme en train de jouer et même d’observer une salle à partir de différents angles, appréhender une tactique d’approche en voyant réellement tous les ennemis, leur rondes est un atout exceptionnel. De plus on peu facilement interagir avec les éléments technologiques que portent les ennemis ou des décors.  Il est tout de même dommage qu’ il ne soit plus possible de bouger le personnage. Il aurait été intéressant de pouvoir le diriger en pointant un endroit et en donnant l’ordre d’y aller, comme il est possible de le faire lorsqu’on aide un autre personnage à sortir d’une zone.
Le système de conduite, certain-es ont aimé, moi pas du tout, surtout après avoir joué à GTA5. Il m’a fallu quelques heures pour m’habituer à cette façon de conduire, je vous raconte pas la galère pour échapper aux flics… la plupart du temps j’abusais des brouilleurs pour empêcher le ctOs de me détecter et je m’échappais en bateau.
Les missions secondaires, dans Watch Dogs il y en a énormément si bien que j’ai passé la plupart de mon temps à ne faire que ça et atteindre rapidement les quotas pour les différents trophées. Je ne me suis pas forcée, j’adore les missions secondaires les différentes activités, dans Watch Dogs j’ai été servie, même parfois à outrance. J’ai adoré les reconstitutions de QRCode à l’aide des caméras de surveillances, une réelle bonne idée et qui reste dans le thème du jeu. L’enquête à mener pour retrouver le tueur et qui nous amène dans des endroits très glauques, j’ai trouvé ça plutôt bien fait, et c’est d’ailleurs la seule fois où j’ai un peu ressenti quelque chose en jouant au jeu.
Les fichiers audio, il y en a plusieurs à récupérer et à trouver au fil des missions principales et secondaires. Ils concernent des personnages que nous voyons directement dans l’histoire et d’autre qui sont évoqués mais qui y jouent un rôle. Ils ne sont pas indispensables mais apportent quand même quelques informations intéressantes. Ils sont enregistrés sous forme de confessions, où l’on apprend les réelles pensées des protagonistes, et assez bien fait pour titiller la curiosité.
Les mini-jeux, le jeu à boire, sérieux ? quelle idée!? le seul truc drôle la dedans c’est quand Aiden est bourré et qu’il se réveille sur le toit d’une maison, dans un container et c’est tout… c’était franchement plus drôle de se bourrer la gueule dans GTA4 voire même dans GTA5. De plus le trophée à obtenir était infect… Les échecs où il n’y a qu’une combinaison à faire pour gagner la partie, quel intérêt ? les joueurs et joueuses qui aime y jouer IRL n’ont même pas pu s’amuser. Les trips numériques : sauter de marguerite en marguerite, oui c’est fun, mais 5 minutes. Le seul mini jeu qui m’a plu c’est le bonneteau, qui m’a rappelé le même mini jeu dans Beyond Good &Evil.

WatchDogs-Hacker

Conclusion

J’ai dépensé pas loin de 100€ pour une édition collector que j’ai même pré-commandée les yeux fermés. Ubi tu m’as vendu du rêve, en retour j’ai eu un sondage, alors je te réponds :
Un jeu « je tâte le terrain » pour lancer une nouvelle franchise. Je prend des recettes qui fonctionnent un peu partout, une ville ouverte, un panel d’armes, des voitures, des motos à piloter (GTA), je ramasse des composants et je les crafte (The Last of Us), un scénario de vengeance vu un peu partout pour histoire d’avoir un personnage qui ait des raisons d’agir, j’ajoute du tout connecté, notre vie réelle, j’ajoute du hacking, je met un big brother parce que, ok, on veut se venger mais on est des gentils quand même. Pour toucher le maximum de joueurs on va mettre des trucs rigolo dedans, genre euh on va se faire des trips (comme dans GTA5) mais on va appeler ça trip numérique pour coller à l’univers du hacking. Puis 3-4 jeux rigolos, ça va être marrant. Comme ça couvrira le peu d’intérêt porté à l’histoire principale.
La réelle innovation est le multijoueur intrusif au milieu de la partie. Au début déroutant, ça devient une réelle chasse pour avoir le maximum  de points et l’interactivité est très bien pensé, j’ai eu 2 fois une déconnexion sur toutes les fois où j’ai piraté un joueur et ou je me suis fait pirater.
Et l’application mobile ? n’ayant pas de iProduits de la pomme, je n’ai pas pu tester l’application. Sur Google play elle a été disponible pour Android qu’à partir du 16 Octobre 2014, soit 5 mois après la sortie du jeu. Ca fait un peu tard.

Concrètement, je ne me suis pas ennuyée une seule fois dans Watch Dogs tant il y a de choses à faire. En revanche, j’ai visé le platine et je n’ai joué qu’aux activités nécessaires le reste ne m’a pas plus intéressée que ça. J’ai fini le jeu et je ne compte pas acheter les DLC.

Les bases du jeu sont bonnes, c’est un thème d’actualité dans notre monde, il est fascinant et il fait peur à la fois. Il y a de quoi faire avec un sujet pareil, mais proposant une nouvelle franchise, il faut tester si le consommateur va adhérer ou pas. On promet un jeu révolutionnaire, qui le sera sûrement mais pas à partir du premier opus et ça laisse un goût amer dans le porte-monnaie…
Il faut attirer l’acheteur et le faire rêver, d’accord, il faut compenser les risques pour le studio en sortant une nouvelle franchise, d’accord, mais dans ce cas pourquoi ne pas s’en tenir à l’opus présenté et non à ce que vous voulez faire de le franchise ? Watch Dogs est un bon jeu, mais il a tellement été poussé vers le haut en le présentant déjà comme un classique, une référence, qu’il est vite retombé bien bas. C’est dommage car pour le second pas tout le monde ne sera au rendez-vous.

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Sources : AFJV, Boursier.com, Geeksandcom, watchdogs-france