Ghost of Tsushima Jin prend son katana pour accomplir sa destinée
Ghost of Tsushima Jin prend son katana pour accomplir sa destinée

[TEST]Ghost of Tsushima – suis le vent

Vous rêviez d’incarner un samurai, ne cherchez plus, Ghost of Tsushima est le jeu qu’il vous faut. Dans un Japon féodal où les samurais sont les personnalités les plus respectées et font parti des plus grandes familles japonaises les plus riches, chevauchez les plaines, les contrées et les champs de fleurs de Tsushima, une île envahie par les Mongols et sauvez votre peuple.

Jeu : Ghost of TsushimaGenre : Action / Aventure / infiltration Studio : Sucker PunchEditeur : Sony Interactive EntertainmentDate de sortie : 17 juillet 2020 Plateformes : Playstation 4
Sucker Punch est le studio connu pour avoir sorti ses franchises Sly Cooper et Infamous. Le studio revient en force en 2020 avec Ghost of Tsushima, développé depuis 2015 juste après First Light, le studio s’est inspiré de faits réels concernant la période de la première invasion mongole au japon vers la fin du 13ᵉ siècle. Sans pour autant faire de la reconstitution parfaite, les décors sont très justes et nous nous plongeons facilement dans ce Japon virtuel. Le studio s’est aussi énormément inspiré de la filmographie d’Akira Kurosawa, dont ses deux films les plus connus Les 7 Samurais (1954) et Sanjuro (1962).

Ghost of Tsushima Jin chevauche prairie
Ghost of Tsushima Jin chevauche prairie

L’ascension de Jin Sakai

Vous incarnez Jin Sakai, adolescent ses parents sont mort et il est recueilli par son oncle appartenant la famille Shimura. Tout comme les Sakai, c’est une famille de samurai reconnue par le Shogun et qui règne sur l’île de Tsushima. Après la première bataille suite à l’invasion des Mongols, Jin est gravement blessé et son oncle est fait prisonnier par Khotun Khan, le chef des Mongols.
Jin semble un peu empoté au début, ses techniques de sabre laissent à désirer, il n’attend que vous pour commencer à être le samurai digne du shogun, qu’il rêve d’être. Un peu comme dans Far Cry, le protagoniste est très peu sur de lui en début de jeu et gagne au fur et à mesure en assurance et en technique. Jin va accumuler des points de compétences, vous pourrez les dépenser selon votre façon de jouer. Rien de nouveau, cela se fait dans la plupart des jeux récents. Là où la nouveauté arrive, c’est que vous pouvez dépenser les points de compétences pour parfaire aussi vos techniques de combats au sabre. Elles seront beaucoup plus puissantes.

À voir alors si vous souhaitez plutôt améliorer votre furtivité et d’autres avantages ou alors suivre la voie d’un vrai samurai (pour faire plaisir à tonton) et parfaire vos techniques de combats.

Les samurais

Si on énumère les réussites de Sucker Punch sur le jeu, on peut facilement parler des mouvements de combat des samurais. Avec différentes postures que nous apprenons au fil de l’histoire, les postures de sabre sont là pour contrer chaque type d’ennemi. Les lanciers, les sabres, les costauds de 3 mètres de haut, plus personnes ne vous fera peur et vous serez à la hauteur de votre réputation. Le changement de posture est excellemment bien pensé et est parfaitement applicable en combat. Un ralentissement se met en place et vous pouvez choisi tranquillement la posture adaptée. Il y a même une astuce qui s’affiche en début de jeu pour vous rappeler le nom de la posture à adopter face à l’ennemi. Vous pouvez parer, contrer mais on n’est quand même pas du niveau de For Honnor et après réflexion, tant mieux car Ghost of Tsushima reste alors un jeu un peu technique mais très très fun à jouer. Et le fun c’est quand même la base des jeux vidéo !

Pas de prise de tête en combat, mais vous pourrez tout de même vous la jouer full samurai avec la difficulté qui va bien si ça vous chante.

Perso, je suis bien contente que Sucker Punch n’ai pas fait un n-ième Dark Soul like pour les combats. Il faut parfois de la vigilance notamment dans les confrontations et les duels mais c’est largement suffisant pour ne pas s’en lasser. Le reste du jeu offre énormément de liberté pour aborder les phases de combats.

Certaines personnes ont critiqué le manque de système de lock pour bloquer les cibles en plein combat. C’est parfois déroutant au début, on se retrouve à contrôler parfois Jin de face et en ayant l’ennemi de dos. Mais j’ai trouvé ça marrant finalement : on a un angle de vue différent sur le combat. Je trouve ça intéressant. Si vous voulez replacer la caméra, il faut le faire manuellement, je trouve que ça offre plus de liberté de mouvement pour mener le combat. Habituellement, je me sers rarement des locks. Je trouve que ça bloque trop la liberté de combat justement. Après oui, il aurait été pas mal de pouvoir l’activer ou pas.

Jin, voleur sacripant et samurai

Alors oui c’est bien de suivre la voie du samurai hein, mais y a quand-même un envahisseur qui fait flipper, qui manipule, qui prend la victoire comme elle vient, peut importe les moyens. Alors que faire lorsqu’on apprend des techniques pour tuer plus facilement des ennemis plus costaud et plus résistant ? Beh on s’en sert bien évidemment, quitte à ce que Jin passe de samurai honorable à assassin de l’ombre. Oui y a quand même un peu des airs d’Assassin’s Creed, vous aurez droit à des gadgets pour piéger des ennemis et les tuer sans vous faire repérer.

Ghost of Tsushima c’est plaisir des yeux !

J’ai pas trop tendance à dire les mêmes choses tout le temps, surtout par économies de salive, mais là… si y a bien une phrase que j’ai dit du début à la fin du jeu c’est : « PUTAIN QUE C’EST BEAU !!! » Vous avez demandé un orgasme de l’oeil toutes les 5 minutes ? Voilà Ghost of Tsushima. D’ailleurs si vous me suivez sur instagram, vous n’aurez jamais vu autant de photos venant du mode photo d’un jeu. J’ai bien dû passer facile 5 heures sur toute la durée du jeu pour faire des screens, et en écrivant j’ai envie de rallumer la console pour en faire encore. Les décors sont magnifiques, les couleurs sont incroyables. C’est une véritable leçon sur comment créer différentes ambiances sur un open world. Tout ça sur une même île. J’avais peur qu’il y ait trop de redondance entre les décors, toujours des champs, des villages. Même les différents sanctuaires et autre statues de renard arrivent à se renouveler. C’est réellement magnifique et incroyable de crédibilité.

La bande son n’est pas en reste

Elle s’accorde parfaitement avec l’époque dans laquelle se déroule l’histoire ou en tout cas de la représentation qu’on s’en fait. Les musiques sont fabuleuses, elles viennent ajouter une ambiance à l’histoire et aux différentes actions lorsqu’il se passe quelque chose. Très calmes, ou dynamique lors de combat.

Selon les moments, on a parfois une impression de plénitude en chevauchant le territoire. Lorsqu’il le faut, la musique vient appuyer l’action, un événement, un retournement de situation ou encore une intrigue qui se dévoile. Je vous encourage d’ailleurs vivement à écouter la bo de Ghost of TSushima.

Rencontre avec les personnages

Jin n’est pas seul dans la reconquête de Tsushima, il va rencontrer pas mal de personnages qui ont tous une histoire intéressante et auxquels on va vite s’attacher. Scindées en plusieurs phases, les histoires de chaque protagoniste évolueront en parallèle de l’histoire principale. Ce ne sont pas des quêtes secondaires insignifiantes comme on pourrait avoir l’habitude, ici elles sont toutes scénarisées et vont vous faire traverser l’île de part en part. Heureusement d’ailleurs qu’il y a un système de voyage rapide très tôt dans le jeu pour éviter de perdre trop de temps à traverser la map, même si ça serait encore l’occasion de dire « PUTAIN QUE C’EST BEAU !!! ». Puis le cheval c’est bien mais même si on s’y attache, le voyage rapide c’est quand même une bonne idée au 13ᵉ siècle !

Jin aura l’occasion de partager quelques moments avec chaque protagoniste et nous auront alors l’honneur de découvrir leur histoire et parfois leur passé. Dans ce contexte de guerre, on pourrait croire que chaque histoire va se ressembler, Sucker Punch frappe encore fort puisque suivre chaque histoire est une bouffée d’air et sans nous éloigner de l’objectif principal, elles permettent de creuser réellement la personnalité et le contexte de chaque personnage. Pas une ne se ressemble malgré leur nombre et c’est un pur régal. Vous aurez bien sûr vos préférés et parfois certaines phases peuvent paraître longues, mais finalement on n’en a jamais assez… et je dis ça avec une nostalgie complètement assumée !

J’ai une grosse préférence pour l’histoire de dame Masako qui m’a vraiment bouleversée du début à la fin. Yuna est aussi un personnage très très attachant. Les autres personnages ont leur part d’importance aussi. Aucune des histoires n’est anodines et vous touchera forcément quelque part. Les dialogues sont aussi intéressants, il y a parfois quelque choix de dialogues mais rien de bien poussé, ni même en conséquence, les réponses des pnjs diffèrent peu selon les choix.

J’aurai aimé d’ailleurs un système plus poussé dans la relation avec les personnages. Que l’on fasse beaucoup plus d’activité avec eux, que l’ont s’implique beaucoup plus à la façon d’un GTA4 ou d’un Mass Effect et les relations auraient été modifiées, avec selon le niveau de préférence une réelle amitié et un dévouement, qui aurait eu des conséquences sur les gros combat de l’histoire principale.

Bon bien sûr il aurait été bizarre en tant de guerre, d’aller se faire une petite pêche, ou aller dans un bar clandestin pour jouer à l’ancêtre du pachinko, mais vraiment, l’univers et tellement beau et les protagonistes tellement intéressants que je n’ai qu’une envie, retourner en jeu et casser la croûte avec mes potes.

J’espère vivement qu’il sera possible de voir un Ghost of Tsushima 2 pour revoir tous les personnages. Et que la franchise sera vraiment développée. Même si c’est juste « Ghost of Tsushima2 : balade dans la forêt de bambou » ça me va très bien. J’espère qu’on pourra assister à la reconstruction de Tsushima, et pourquoi pas aller sur la grande île dont on parle tant dans le jeu.

Imaginez un nouveau Shenmue avec Jin en vedette et toujours à l’époque féodale ! Bien sûr pas de place pour les courses de chariots, mais les courses de chevaux pourraient très bien se faire. En fait je pense qu’un Ghost of Tsushima aussi développé qu’un The Witcher 3 aurait été parfait.

Malgré l’époque, on aurait pu avoir droit à moins, voire pas du tout de personnages féminins. Et pourtant Sucker Punch a quasi tout misé sur elles. Des personnalités fortes et souvent la clé de dénouement ou d’avancé de l’histoire. C’est aussi elles qui ont, les histoires les plus poignantes, qu’elles soit personnages secondaires ou tertiaires. En tant de guerre, les femmes ont toujours joué un rôle important, les hommes étant mort ou blessés, se sont les grandes oubliées de l’histoire. Ici Sucker Punch leur rend aussi hommage.

Ghost of Tsushima Yuna tout en finesse
Ghost of Tsushima Yuna tout en finesse

Ghost of Tsushima est un jeu long mais court

Oui c’est complètement contradictoire, mais je vais vous expliquer pourquoi. Dans Ghost of TSushima, en plus de l’histoire principale et des missions secondaires, nous avons quelques endroits, sanctuaires à explorer, et autres lieux pour délivrer l’île de l’emprise des Mongols ou encore pour se parer des plus belles couleurs de sabre ou de bandeau. Et il y en a quand même beaucoup répartis sur les 3 pan de l’île. Ceci allonge considérablement la durée de vie du jeu, surtout qu’entre deux onsen ou bambou d’entraînement (oui j’avais pas parlé de ça encore, ça rajoute à la liste) vous tomberez sûrement sur un groupe de bandit ou de mongols qui se promènent.

Donc vous pouvez jouer pendant des heures, sans avancer du tout dans l’histoire. C’est ce qui fait que le jeu est long, mais lorsqu’on avance uniquement dans les missions, le jeu avant très vite et même si on se doute où l’on en est, il y a quand même des surprises. Les scénaristes ont très bien travaillé et là où je m’attendais à une histoire classique je me suis quand même laissée prendre par la surprise plusieurs fois.

Niveau construction du scénario et de la réalisation des cinématiques, le parallèle et l’inspiration des films de Kurosawa est clairement réussie. On se croirait vraiment dans un film à rallonge, plutôt que dans un scénario de jeu vidéo.

Les phases de gameplay et l’histoire se marient alors parfaitement bien et les objets à récupérer, sont bien sûr là pour allonger la durée de vie du jeu, de créer des moments de pause avec les haïkus qui sont réellement une innovation parfaite dans le contexte. Il y a aussi beaucoup de moment de calme avec les différents protagonistes qui renforcent fortement le lien que nous allons développer avec eux.

Le jeu est très bien construit, et même si vous avez l’impression de répéter les mêmes actions souvent, j’ai envie de vous dire, c’est à vous de jouer intelligemment. Le jeu offre assez de diversité pour ne pas faire du farming de la même activité ce qui est purement sans intérêt et vraiment pas nécessaire au développement du personnage.
Cette diversité dans le jeu, si vous la jouez intelligemment, ne vous donnera jamais l’impression de stagner dans le jeu. Les zones sont assez grandes pour trouver à chaque fois 4-5 activités différentes, autant s’en servir.

Ghost of Tsushima s’offre le luxe d’être un open world diversifié et intelligent. Il y a un réel intérêt à faire les activités annexes puisque vous en gagnerez de l’expérience pour la transformer en point de compétences. A pied ou à cheval, c’est un régal de parcourir les plaines fleuries, comme les montagnes. Parfois vous tomberez sur un terrier de renard, ce dernier vous conduira à un statue qu’il faudra prier pour augmenter le pouvoir des charmes. Parfois vous entendrez un oiseau qui vous interpellera, il faudra le suivre pour découvrir un point d’intérêt. Il vous amènera parfois jusqu’à une quête annexe. Ces événements ont pour but de vous faire découvrir la carte, de vous l’approprier, mais aussi de vous plonger plus lourdement dans le contexte. Vous verrez beaucoup de personnages dans la misère, tentant par tous les moyens de survivre face à la cruauté des Mongols.

La nouveauté et l’idée incroyable est d’ailleurs de faire du vent un GPS. C’est tellement bien pensé avec l’esprit nippon, le rapport à la nature, la communication entre l’humain et la nature. C’est vraiment dans l’esprit Shintoïste, si il y a des spécialistes, vous me direz si je me trompe. En plus des oiseaux, des lucioles, des renards, le vent nous porte et nous guide, c’est un élément majeur du gameplay et une réelle innovation.

Vous incarnez Jin Sakai mais vous êtes Jin Sakai finalement, le samurai déchu, devenu tout de même une icone d’espoir face à l’adversité de la situation.

Ghost of Tsushima promesses tenues ?

Ghost of Tsushima répond-t-il aux promesses du state of play ? La réponse est oui et même au-delà. C’est une excellente surprise de fin de vie de la console, comme le fut pour moi The Last of Us en 2013 en fin de vie de la ps3. Les prouesses techniques sont là, c’est un jeu original en monde ouvert intelligent qui amène sont lot d’innovation. Bravo Sucker Punch pour ce chef-d’œuvre, il y aura toujours quelques défauts, mais bien vite oubliés face à la beauté dans le fond et la forme du jeu.

Ghost of Tsushima est un joli mélange de recettes qui marchent sans pour autant plagier, il apporte aussi ses innovations.

Ghost of Tsushima est à posséder sans faute si vous avez une PS4. Peut-être que vous aurez la chance d’y jouer sur PS5, je ne doute pas que le studio prévoit une adaptation assez rapidement.