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[TEST] Yomawari : Lost in the dark, immersion dans l’horreur

Fans du glauque et du macabre, vous allez être servis. Dès les premières images du jeu, vous serez plongés dans l’atmosphère sombre et dérangeante de Yomawari : Lost in the Dark. Les créateurs du jeu n’ont décidément pas de pitié pour cette petite fille, qui doit partir seule explorer une ville hantée à la recherche de ses souvenirs manquants, les seuls qui lui permettront de lever le sort qu’on lui a jeté. De nuit, elle devra explorer une ville endormie, mais hantée par les démons et les esprits en tout genre.

Jeu : Yomawari : Lost in the darkGenre : Aventure / Stratégie / horreur Studio : Nippon Ichi Software Editeur : NIS America, Inc. Date de sortie : 28 octobre 2022 Plateformes : PS4, Nintendo Switch et PC Prix conseillé : 49,99€ PEGI 16 Jeu Solo Voix japonaises Sous-titre anglais Testé sur : PS5
Si vous appréciez l’univers des yokai, vous allez vous régaler à retrouver ces créatures du folklore japonais. En revanche, on n’est pas dans Onsen Master, pas de papouillage !
L’ambiance s’appuie également sur les codes des films d’horreur asiatiques, mais pas de clichés : si quelques fois les thèmes abordés sont du déjà-vu (oui, il y aura des poupées animées…), ils restent propres à l’univers et à l’intrigue de Yomawari : Lost in the Dark.

Les éditeurs n’ont pas fait dans la dentelle : il faut s’attendre à être réellement dérangé par les histoires qui se dévoilent. Bien que l’esthétique du jeu se veuille plutôt mignonne, les histoires, elles, ne le sont pas du tout. Au contraire, les monstres qui hantent la ville sont pour la plupart carrément morbides et peuvent surgir à n’importe quel coin de rue pour vous estropier. Et même si parfois, on est surpris par l’apparition soudaine d’un esprit, l’horreur naît avant tout dans ce qui est suggéré.

Une visite (très peu) guidée dans le monde de la peur

Le jeu repose donc sur la tension que l’on ressent en évoluant dans les rues désertes, et malgré cette tension, il faudra trouver par vous-même comment vous libérer de certaines situations.

En effet, côté gameplay, vous n’aurez pas beaucoup d’indications et les commandes ne sont pas expliquées. Vous serez seulement équipé d’une lampe torche qui vous permettra de voir les monstres et vous aurez la possibilité de vous cacher les yeux pour éviter des attaques.

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Si je ferme les yeux personne me voit

À chaque fois que vous serez à proximité d’un monstre, votre cœur se mettra à palpiter de peur et de plus en plus fort, ajoutant à la tension ambiante. Vous pouvez soit marcher, soit courir, avec une jauge qui se réduit drastiquement lorsque vous avez peur. Et si vous vous faites prendre, il n’y a pas d’autre issue que la mort.

Dès que vous mourrez, vous serez téléporté à l’autel le plus proche. Il faut donc penser à activer tous les autels sur votre chemin pour ne pas vous retrouver téléporté à l’autre bout de la ville. La ville est immense et découpée en zones qui correspondent chacune à un souvenir, où vous serez plus ou moins dirigé pour retrouver la mémoire.

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Run !

En suivant les indices et avant de vous rappeler un souvenir, vous finirez par affronter le boss de la zone. Pour terminer un boss, et à de nombreux endroits dans le jeu, il faudra pratiquer le die and retry. De manière générale, il faudra prendre votre courage à deux mains pour comprendre certaines mécaniques et se lancer tête baissée vers l’inconnu.

Une esthétique rétro, mais pas moins terrifiante

Sans avoir joué aux opus précédents, j’ai été surprise qu’un jeu en 3D isométrique puisse être aussi terrifiant. Même sans être fan du style enfantin et minimal de Yomawari : Lost in the Dark, il faut avouer que les designs des monstres sont très créatifs et le rendu est très sympathique – ou plutôt très effrayant. En plus, les décors sont très variés, détaillés et spécifiques à chaque zone, avec des jeux de lumière et de contraste pertinents. Je me suis surprise à apprécier certains paysages comme la forêt de bambou, pourtant remplie de poupées démembrées accrochées aux branches.

Forêt de bambou et kokechi
Forêt de bambou et kokechi

Mon seul regret, c’est qu’il n’y ait pas plus d’interaction avec le décor, alors qu’il y a autant de variété : de nombreuses poubelles, pleines, vides ou renversées, des vélos, des distributeurs, des cabines téléphoniques… Avec tous ces détails, on imagine très bien que la ville est vivante le jour, ce qui renforce la sensation de solitude, mais les interactions sont limitées aux quelques objets que l’on peut ramasser par terre.

Dans la ville Yomawari
Dans la ville

La clé de l’horreur ? Un bon sound design bien oppressant

Par contre, l’un des points forts du jeu qui doit être salué, c’est l’utilisation du sound design. Il n’y a pas de musique de fond à part les bruits de la ville. Ce sont ces détails qui font que le jeu ne vous lâche pas : entre les battements de cœur à l’approche d’un monstre et les petits bruits de murmures et bruissements, il y a vraiment de quoi être stressé et sursauter par moment.

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Give me five five and five

Le jeu s’appuie sur une banque de sons riche, mais qui sont particulièrement oppressants, variant en intensité suivant les situations et donc volontairement stressants. Typiquement, le niveau où l’on est encerclé de pleurs de bébé m’a fait dresser les cheveux sur la nuque…

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Particulière la déco…

Faut-il se plonger dans Yomawari : Lost in the Dark pour passer un bon Halloween ?

Si vous souhaitez passer les vacances sur le qui-vive, je recommande vivement Yomawari : Lost in the Dark, pour son univers unique, son sound design aux petits oignons et ses histoires très riches et “divertissantes”. Cependant, si je dois faire des remarques, ce sera notamment sur le gameplay.

Je ne suis pas particulièrement fan du die and retry, mais je comprends le choix pour ce genre de jeu. Par contre, c’est arrivé plusieurs fois que je me promène dans la ville dans des zones inexplorées, pour finir slashée par un monstre sorti de nulle part et de devoir recommencer depuis l’autre bout du quartier. Sachant que le jeu n’explique pas les commandes, par exemple comment marcher à reculons ou jeter un objet, et que certains endroits sont dénués de points de sauvegarde, j’ai été assez frustrée par moment. Certains passages sont aussi très lents : il y a des zones parfois très vides ou il ne se passe rien, alors que la ville est très grande, et je me suis parfois un peu ennuyée. L’histoire s’appuie également sur les souvenirs de Yomawari que l’on peut revisionner, mais on ne peut pas passer la vidéo même si on les a déjà vues plusieurs fois. On se rend compte aussi qu’il y a beaucoup d’objets à ramasser, mais qui ne servent pas forcément à grand-chose dans l’histoire immédiate, même s’ils sont intéressants, et la quantité de choses à trouver m’a parfois découragée, car il y a des endroits que je connais par cœur et qui, du coup, ne me font plus peur du tout.

Cependant, cette quantité de mystères et d’intrigues à découvrir rend le jeu très attrayant et on y revient avec plaisir malgré ces quelques points. Pour moi, c’était une expérience très sympathique qui a réveillé mon courage tout en me plongeant dans un univers unique, c’est pourquoi je recommanderai Yomawari : Lost in the Dark à toutes les personnes amatrices de folklore et d’histoires d’horreur.

Avant de jouer, je tiens à signaler que ce jeu aborde des thématiques qui peuvent heurter la sensibilité des personnes. Le jeu lui-même recommande d’évaluer son propre bien-être mental avant de commencer, car ces thématiques sont abordées de manières frontales et visuelles.

Graphisme et personnages
6
Gameplay
6
Histoire / storytelling
7
Audio et sound design
9
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0
Les +
Le son, à couper le souffle ou plutôt retenir sa respiration
L’ambiance, parfaitement tenue entre les graphismes et l’audio
Les énigmes, des classiques de l’horreur bien intégrées dans l’histoire principale
Les -
L’histoire parfois d’indice ou de clarté
Gameplay parfois frustrant
Quelques lenteurs
7