Red-Dead-Redemption-2-bg

Red Dead Redemption 2 le soufflé retombé

Red Dead Redemption 2 était un des titres les plus attendus de 2018. Annoncé à coup de campagnes pub et marketing à n’en plus pouvoir, le temps pour moi était passé de l’attente à l’inquiétude : il n’est jamais bon d’avoir trop de pubs sur un titre. À trop vendre un jeu, on l’a vu sur le premier Watch Dogs, au final on vend du vent… Et, c’est pour moi, en parti le cas sur Red Dead Redemption 2.

Jeu : Red Dead Redemption 2 Genre : Action / Aventure Studio : Rockstar Date de sortie : 26 octobre 2018 Plateformes : Playstation 4, Xbox One

Jeu vidéo de l’année, titre encensé, notes dépassant l’entendement avec des 21/20, Red Dead Redemption 2 récolte quasiment tous les lauriers, et pourtant le dernier jeu de Rockstar m’a laissé un goût de mitigé. Très long à démarrer, quelques inexactitudes avec le Red Dead premier du nom dont il est le pré-quel, je m’attendais à du pur jeu 2018 dans son esthétisme, son gameplay et pas une grosse maj datant de 2015. Je n’irais pas par 4 chemins, Red Dead Redemption 2 ne m’a pas laissé un goût impérissable et ne restera pas au côté du premier opus qui pour moi a été une vraie claque.

Parlons en du premier opus. La découverte était fracassante. Du vrai Far West, un personnage attachant : John Marston. Une histoire pas très originale mais qui valait la peine d’être jouée. On incarnait véritablement John Marston, on s’attachait très vite à lui et les premières heures qui servaient de tutos passaient crème en terme d’apprentissage. Des tournants dans l’histoire épique. Une vraie raison de parcourir le monde, des rencontres heureuses avec des personnages délirants ou atypiques, ou encore dangereuses avec des couguars les plus traîtres en mode fantôme : leur présence était audible mais on ne les voyait qu’une fois notre cheval mort ou à moité.

Avec Red Dead Redemption premier du nom, Rockstar arrivait en 2011 avec une licence fraîche et bien dessinée. En 2018, Rockstar revient avec un second opus au nom très original qui s’appelle « Red Dead Redemption 2 » et qui dans sa définition logique n’est pas une suite mais un pré-quel, c’est à dire une histoire qui se passe avant les événements du premier opus. Un brainstorming pour un sous-titre n’aurait pas été du luxe, ou alors peut-être sommes-nous trop débiles pour une dénomination subtile ? Ok, c’est du Rockstar ce n’est pas grave. En revanche, parce que c’est du Rockstar, on ne reproche pas les mêmes choses que l’on reprocherait à d’autres studios… comme au hasard Ubisoft ?

Rockstar ou la suprématie du nom

Je suis l’une des première à critiquer Ubisoft, mais aussi à beaucoup aimer certains titres ou licences. Il en est de même pour Rockstar, pour avoir découvert les premiers GTA vue du dessus sur Playstation 1. Je suis une vieille de la vieille. Ma fidélité aux studios et mon amour pour ces licences de jeu n’est plus à prouver. Mais quand il faut critiquer, je suis aussi là et mon mécontentement est d’autant plus fort.
Que reproche-t-on habituellement à Ubisoft ? De faire du contenu à outrance pour allonger la durée de vie du jeu : map immense, missions secondaires redondantes, collectibles à récupérer à outrance, un gameplay parfois différent ou une couche de vernis sur ce que l’on connait déjà.
Et là qu’avons-nous avec ce nouveau titre de Rockstar ? une map immense, des événements réguliers et aléatoires, qui surprennent au début mais qui deviennent vite redondants, des collectibles à outrance et un gameplay de merde.

Un titre d’Ubisoft pour ces faits se serait fait descendre, mais là non c’est Rockstar, on attend la suite depuis 7 ans, on a dépensé entre 70 et 150 euros (au minimum avec le collector qui ne contient pas le jeu), on s’est un peu fait enfler, mais il ne faut pas le dire.

Je reviendrai plus tard sur l’histoire. Rien que sur le contenu qui rend la map vivante, on a de quoi dire en bien, voire très bien, mais également en mal.
Outre le fait que la map soit beaucoup plus grande que celle du premier opus, elle est excellemment bien diversifiée et vivante d’une façon très impressionnante. Je n’ai jamais vu un monde ouvert aussi vivant où il se passe autant d’évènements tant au niveau du décor, de la flore et des êtres vivants qui l’habitent. Là où le monde ouvert de Metal Gear Solid 5 ou celui d’Assassin’s Creed 3 vous donnait une impression de vide, il n’en est rien dans Red Dead Redemption 2. Vous décidez de vous rendre à un point sur la map et il peut se passer des dizaines d’événements sur le chemin. Sans parler des points d’intérêts qui s’affichent si vous passez à proximité. Pas le temps de s’ennuyer donc et cela m’a vraiment laissé une impression assez rare dans un jeu : l’inutilité.

Red Dead Redemption 2 de l’action à l’observation

Dans presque tous les jeux vidéo, les développeurs font en sorte que la personne tenant la manette ait un sentiment de puissance et soit indispensable au bon déroulement de l’histoire. Outre l’histoire encore une fois, dans Red Dead Redemption 2, j’ai eu souvent l’impression de ne servir à rien et que le monde tournerait que je sois là ou pas. C’est déroutant et à la fois une force du jeu. Encore plus que dans GTA V et le premier Red Dead Redemption, on peut devenir très vite spectateur ou spectatrice d’un monde qui s’anime et qui tourne seul devant nos yeux. Ainsi, vous pouvez interagir ou pas avec les pnjs ou c’est eux-même qui viendront vous titiller ou simplement vous interpeller. J’ai beaucoup apprécié cette profondeur donnée au jeu. L’environnement est indispensable dans un jeu vidéo, mais là, c’est un point indéniablement fort. 
Le fait également de retrouver des pnjs avancer dans leur vie et voir leur évolution était des moments que je passais agréablement.

Passons maintenant aux choses qui fâchent. Je vous parlais plus haut du contenu à outrance sur la map et de pouvoir rencontrer différents personnages. Il y a des personnages avec qui vous partagez un bout d’aventure et d’autres qui sont juste là pour vous donner des missions. Mais pas des missions intéressantes, non, de la récolte… le genre de missions que tu fais pour pexer dans les RPG… Ici, on nous les présente comme des missions pour avoir un peu d’argent, mais quelle perte de temps… Encore les cartes de cigarettes ça se loote, mais des os de dinosaures… sérieux… des objets exotiques ? On a trouvé pire que les plumes d’Assassin’s Creed 2! De plus, la redondance des pnjs aléatoires se fait ressentir assez rapidement. Vous verrez souvent des innocents (ou presque !) crier au scandale, ou des personnes qui se font enlever (souvent des femmes bizarrement…) et ces éléments ne sont même pas redondants mais voulus comme tels et humoristiques : comme le sdf aveugle qui prédit l’avenir ou encore l’homme qui cherche son ami Gavin.

Red Dead Redemption 2 tout doucement le matin, pas trop vite le soir

Pire que la redondance, c’est la lenteur du jeu qui se fait sentir. Je ne parle pas du scénario qui met du temps à se mettre en place. Je parle du gameplay. Certes, nous ne sommes pas dans GTA, mais dans un western où l’humain entre à peine dans une société qui se veut civilisée. Le cheval est le moyen de transport principal (avec ses défauts, et j’y reviendrai plus tard) mais je parle simplement du déplacement du personnage.

Une jauge d’énergie gère la capacité à courir ou à nager du personnage. Même si j’ai trouvé la chose inutile d’intégrer une augmentation de cette capacité selon la progression du personnage, ce n’était pas vraiment une gène pour moi. Une des choses complètement absurde que j’ai vécu dans Red Dead Redemption 2 c’est le déplacement dans les camps. Il ne faut pas utiliser de cheval dans le camp ? Aucun problème, mais pourquoi je ne peux pas courir ?! Il va se passer quoi ? Je vais marcher sur une casserole ? Renverser un poulet ?

Pire, la sélection d’objet parmi d’autres sur une table. Il est facile de passer à côté d’objets importants car vous n’avez plus de place dans l’inventaire ou que l’objet en question a rempli son quota. Je veux alors sélectionner par exemple une lettre pour la lire. Impossible d’effectuer l’action simplement, d’utiliser les flèches directionnelles pour sélectionner et prendre ce putain d’objet. Il fallait parfois déplacer le personnage à presque un mètre de distance pour avoir l’option « prendre la lettre ». J’ai de la patience pour les jeux, mais devant une telle connerie de la part de Rockstar ce n’est pas possible.

Avec tout ce qu’il y a à faire, ces actions simples de gestion ou de récupération d’objet devraient être beaucoup plus rapides à effectuer. En effet, ce n’est pas le cœur du jeu, c’est un moyen pour effectuer d’autres tâches beaucoup plus intéressantes. Je ne comprends pas le choix du studio devant un tel manque de soin apporté à ceci. Surtout que fouiller est une chose importante dans Red Dead pour récupérer des objets. La fouille de corps est automatique, alors pourquoi ne pas avoir fait le même principe sur les tables ? Ou faire un menu avec l’inventaire de ce qu’il s’y trouve pour ne rien rater… ? C’est incompréhensible pour moi.
Le temps de se faire au gameplay et à la lourdeur du personnage en début de jeu, lorsque ses capacités sont au plus bas, c’est une vraie torture et une action interminable que de fouiller les maisons pièce par pièce. Ensuite, j’ai pris le coup et le personnage est plus « agile » mais c’était vraiment une plaie au départ et on se retrouve encore une fois face à des lenteurs ou des problèmes de sélections d’objets.

Et le cheval, parlons-en de nos pauvres montures. Outre le fait de se prendre parfois des balles ou des flèches, pour rendre le jeu censément dit plus réaliste, on les a rendu plus bêtes. Attention une pierre, attention un arbre, attention un cheval, une calèche, une vache … voilà tout ce dans quoi mon cheval s’est vautré et ramassé comme une merde… heureusement que les lapins et les écureuils meurent lorsqu’on galope dessus, sinon cela aurait frisé le ridicule…

Vraiment dans la vraie vie les chevaux sont aussi cons que ça ? Je ne crois pas. Ils sont agiles, évitent les obstacles et ne foncent pas bêtement dessus. Red Dead Redemption 2 est le premier jeu avec un cheval pour monture où je me suis autant vautrée. C’est incroyable ! Au-delà d’être risible et ridicule, c’est vraiment énervant et ne me dîtes pas que c’est réaliste. En revanche, il a bon dos le réalisme lorsque le cheval fait un saut de la mort dans un ravin alors qu’on manquait de visibilité à cause du temps ou de l’angle de la caméra… On en reparlera vraiment du réalisme.
D’autant plus que j’ai eu pas mal de bug concernant les chevaux : des objets achetés qui ont disparu, des chevaux achetés remplacés pour des chevaux de base lors d’un retour au jeu après sauvegarde…Il y a de quoi avoir les boules… Encore une fois, pour faire un parallèle au premier Red Dead, le jeu qui m’a fait aimer les chevaux, pour le coup dans le second opus c’est devenu le dernier de mes soucis alors que j’y prêtais au départ une attention particulière.

Red Dead Redemption 2 : we are family

— /!\ Attention ce paragraphe contient du spoil– Je ne soulève depuis le départ que des points négatifs et je n’ai malheureusement pas encore fini. Je parlais de la lenteur du scénario, je serais curieuse d’avoir vos avis car personnellement, je ne suis entrée dans le jeu qu’à plus de la moitié du jeu lorsqu’on arrive au dernier camp. Là j’ai commencé vraiment à connaitre les personnages, à aimer parler avec eux, à découvrir leur histoire. Leur évolution, leur façon de penser.
Chaque personnage devient un individu à par entière avec ses opinions et ne parle pas que d’une seule voie, celle de Dutch. Là, cela devient beaucoup plus intéressant. Chaque individu a une part d’humanité, bon sauf bien sûr Micah qui, on le comprend dès la première mission où l’on rencontre Sadie pour la première fois, est une grosse enflure de merde.
J’aurais aimé que chaque personnage se démarque beaucoup plus tôt dans le scénario.

Autre point important. Nous sommes une famille, on nous vend le jeu en nous répétant qu’il faut bien faire attention au camp, à prendre soin de rapporter du gibier pour nourrir le groupe, donner de l’argent durement volé. Mais on comprend après le second déplacement du camp, que franchement, tout le monde s’en bas le steak. Argent ou pas, l’aspect visuel du camp va un peu s’améliorer mais en dehors de çela, le scénario restera le même. Aucune évolution, aucune remarque si on ne rapporte rien, ça ne fera que faire progresser la barre de bon ou mauvais hors la loi pour le trophée.
Encore une fois dommage, j’aurais aimé plus d’implication, de vraies corvées pas juste ramener de l’eau ou porter du foin. Une vraie vie en communauté, avec une vraie gestion de chaque personnage comme un individu à part entière. Pousser vraiment la gestion du camp : comme par exemple noter une pénurie de tel ingrédient qui ne permet plus de récupérer des éléments importants au camp. Ou bien selon la saison ou l’environnement, avoir besoin de tel ou tel matériel plus dur à trouver. Aider à construire, améliorer le camp, le protéger.
Bon peut-être que cela fait trop, on est quand même dans un jeu à couloir avec une histoire et non Fallout. Mais aujourd’hui avec toutes les possibilités que nous offrent les jeux et ce que l’on voit ailleurs, il est intéressant de pouvoir demander plus, surtout que, encore une fois, on nous parle de gestion de camp.

En revanche, l’élément que je trouve vraiment intéressant est la possibilité d’avoir un choix de dialogue, certes minimal mais présent. Cela offre un loisir d’interaction avec les pnjs. La réponse, parfois hasardeuse, influe sur l’action qui va se dérouler derrière, une réaction bonne ou mauvaise, une provocation ou alors une tentative de calmer le jeu. Il est difficile de savoir les conséquences de nos réponses à l’avance, mais ça c’est plutôt bien ! Il n’y a pas de logique selon le pnj interpellé. En revanche bien sûr, les caïds ou les autorités seront plus difficiles à berner.

Arthur Morgan le nouveau héro ?

— /!\ Attention ce paragraphe contient du spoil– Beh non… non Arthur Morgan n’est pas le remplaçant charismatique de John Marston malheureusement. On n’a qu’une envie tout le long du jeu c’est de faire des missions avec John et lorsqu’on comprend où la fin du jeu va nous mener, je n’ai attendu qu’une seule chose, c’est de jouer John. Même si on repart sur un tuto moisi de vie à la ferme qui dure longtemps inutilement, j’étais contente de rejouer John. Désolée Arthur, mais tu n’es pas charismatique pour un sous et ta rédemption vient un peu tard. À l’image de Dutch, Arthur est un dandy hors la loi, il fait des actions malhonnêtes pour survivre et voue une loyauté sans faille à Dutch. Il n’est pas le bandit que l’on attendait et la plupart du groupe a d’ailleurs le même état d’esprit. Ce n’est qu’une poignée de personnes qui souhaite s’en sortir, qui s’est retrouvée dans le groupe pour avoir une seconde chance de survie. Alors tout le monde contribue avec des rôles pré-défini, avec plus ou moins de caractères.
Mais ce n’est que par obligation, c’est un choix sans vraiment l’être. Chaque personnage se laisse un peu porter jusqu’à ce que Micah commence à prendre le dessus sur Dutch et que ce dernier se laisse complètement aller. Là, chaque personnage prend conscience de ce qu’il veut ou ne veut pas. De comment il souhaite vivre, de protéger sa famille pour John et les séparations se font sentir. Arthur développe la tuberculose qui ne s’attrape pas en filant des coups, au passage, cette raison ne sert qu’à déclencher sa rédemption et c’est à ce moment là que l’on a le droit de prendre l’argent ou bien de laisser les personnes tranquilles.

Ce choix on aurait pu l’avoir dès le début, surtout que selon les actes il est facile de s’approcher d’un comportement bon ou mauvais. Même en vivant comme un hors la loi, le jeu nous permet de faire certains choix par acquis de conscience, ou tout simplement pour se balader librement dans les villes sans être dérangé·e. Tiens à ce propos… dès le début du jeu, même si on ne fait rien qui sorte de l’ordinaire, ne vous est-il pas déjà arrivé de vous attirer les foudres des autorités alors que vous vous baladiez simplement ?…

Les incohérences de Red Dead Redemption 2


L’un des paradoxes de Red Dead Redemption 2 est qu’autant on peut rester là à observer ce qu’il se passe et passer plutôt inaperçu, autant on peu vite se faire embarquer dans un bordel pas possible. Ne vous est-il pas déjà arrivé de trotter à cheval dans une ville, tout ce qu’il y a de plus normal, et pour éviter un passant qui traverse sans regarder, vous essayez de passer derrière lui. Sauf que non, il vous voit, prend peur et recule, et bien sûr… vous rentrez dedans, il tombe, il crie au scandale, les autorités s’en mêle tout le monde vous tire dessus… voilà… je ne faisais que passer !! bordel !! le pnj n’est pas mort, il est juste débile ! Et combien de fois s’est arrivé ?? Quasiment dans toutes les villes.

Autre chose, on vous dit et on vous vend que le bandana ou autre masque de bourreau vous servira à passer incognito pour réaliser vos crimes, sauf que pas du tout : il est d’une inutilité affligeante ! si vous réalisez une attaque de diligence en étant masqué par exemple, on saura que c’est vous quand même si les autorités rappliquent. La prime de recherche sera sur votre gueule et vous entendrez même : « c’est Arthur Morgan ! » Même si on est un hors la loi célèbre, je ne m’attendais pas à autant de reconnaissance dans le mauvais sens du terme…

J’ai beaucoup parlé de choses négatives sur le jeu, mais c’est parce que j’en attendais sûrement beaucoup trop. J’avais confiance en Rockstar, mais on découvre maintenant un studio qui se repose sur ces acquis.
J’ai parlé au-dessus de paradoxes du jeu et pour moi une mission a été un tournant dans la désillusion du jeu : celle l’enlèvement de Morgan : vu l’état de torture je pensais que le supplice durerait beaucoup plus longtemps.
L’idée de nous faire basculer pour nous libérer alors que l’on est pendu par les pieds et soigner en comprenant plus ou moins ce que l’on fait avec la lime était une bonne idée. Et je m’attendais à galérer pour sortir d’une sorte de prison hautement surveillée. Après avoir assommé le garde, je suis sortie et je me suis fait repérer direct. Ça tirait dans tous les sens, si bien que je pensais que Dutch venait me libérer (alors qu’en étant prisonnière, je pensais que lui aussi l’était)…
Mais non ! On se rend compte qu’on sort d’une petite maison pour arriver directement dans une étendue d’herbe. Je devais partir à cheval, mais j’ai pris une mauvaise direction, j’ai continué à courir alors qu’on me tirait toujours dessus, 2 opposants étaient à ma poursuite pourtant frais et en bonne santé, ils n’ont pas réussi à me rattraper, alors que j’étais salement amochée.
Après avoir pris une dizaine de balles, j’ai sauté dans l’eau, puis je me suis à nouveau évanouie pour être récupérée par mon cheval. Je me retrouve au camp, Dutch est là (what ??!!!) j’ai disparu pendant je ne sais pas combien de temps (signes vitaux en PLS) et on me dit juste : « bah alors t’étais passé où ? » alors que je suis venu vous accompagner dans votre piège de merde ?!! et que c’était couru d’avance ! Des cerfs passent et quelques semaines plus tard, je me retrouve au bord de la rivière, les poils long signe du temps passé et frais pour repartir… Et c’était présente comme être un tournant dans l’histoire avec le gang contre lequel on s’affronte depuis le début… c’est à ce moment là que pour moi le soufflé est nettement retombé…

Une dernière chose dans dans la liste des paradoxes, il y en a sûrement d’autres si on met le nez dedans, mais pour moi une des plus flagrantes : le rendu graphique. Les décors sont sublimes. On l’avait déjà vu avec GTA V, la ville et les parties montagneuses et désertiques étaient superbes, accompagnées de couleurs proches de la réalité du lever au coucher de soleil. Ici sur Red Dead 2 on retrouve la même. Des décors sublimes, forêts, prairies, montagnes, zones industrielles, villes, marais, tout y est avec une ambiance au niveau du temps des plus réalistes. J’ai vu les plus belles tempêtes sur Red Dead Redemption 2, les plus beaux rendus de souffle de vent sur les objets et les comportements des personnages. Les plus beaux levers et couchers de soleil, les plus beaux arc-en-ciel, les plus beaux orages ou tempêtes de neige et les plus moches pelage d’animaux en 2018.
Lors de la mission en début de jeu où on doit retrouver John dans les montagnes pour je ne sais plus quelle raison, on se fait attaquer par des loups, et j’ai failli mourir tellement je suis restée conne devant cette mocheté de pelage ! Je ne sais même pas si on peut parler de 2015 pour le graphisme, je partirai plutôt sur du 2013 tellement la fourrure est grossière. Quelle déception… la faune est un élément indispensable et indissociable de Red Dead. Cela fait parti du jeu. Les personnages sont plutôt bien faits, ils sont réalistes par rapport à l’époque. Mais non le pelage des loups, j’en garde un traumatisme.

Tu vois ça ? c’est la définition d’un monde ouvert


La vraie force de Rockstar dans ce Red Dead Redemtpion 2 est sa véritable démonstration aux autres grands studios de ce qu’est un vrai monde ouvert, vivant et dynamique. Comme si l’histoire du jeu n’était qu’un prétexte à la construction de l’univers Red Dead. Rockstar ici se fait plaisir et montre son savoir faire en terme de monde ouvert et d’événements aléatoires.

Ce n’est pas tout de faire de beaux décors, beaucoup de studios y arrivent. Avec le réalisme des textures, elles sont de plus en plus poussées et quelqu’un qui ne connait pas la qualité graphique des jeux vidéo maintenant se casse souvent le nez devant de tels graphismes. C’est un film ? non !
La map de Red Dead est magnifique, complète, chaque ambiance qu’elle soit montagnarde, désertique, aride, marécageuse ou plus mouvementée en ville est parfaitement dépeinte. Rien n’est laissé au hasard et même un espace qui semble désertique de par le manque de faune ou flore est justifié. Le studio dépeint une réelle ambiance, un véritable monde à part entière où tout semble proche et loin à la fois. Encore une fois, il n’y a pas cette impression de vide comme dans Metal Gear Solid V. Kojima avait d’ailleurs été admiratif à l’époque de la sortir de GTA V.

Souvenez-vous de la claque déjà avec GTA V, même si le jeu encore une fois en lui-même n’a pas une histoire qui sort des sentiers, sa force réside dans la carte immense, sa diversité, sa beauté et son online qui offre le même terrain de jeu. On peu quasiment tout faire dans GTA V. Ici dans Red Dead, il y a énormément de chose à faire mais la liberté n’est pas si grande, le gameplay est bridé pour garder un aspect c’est le far west, on se la joue cool et de toutes façon les santiags c’est pas pratique pour courir.

Du coup en plus de son monde ouvert spectaculaire, est-ce que Rockstar ne s’est pas senti obligé de mettre du contenu à foison ? Il y a beaucoup de lieu caché, de mystère comme dans GTA V. Dans ce dernier on sait que l’univers est complètement déjanté c’est dans l’esprit, donc ça ne choque pas. Mais dans Red Dead 2 ? Des mystères, du hobbit, du loup presque garou qui se ballade à poil dans la forêt, un vampire ?! Oui c’est marrant, mais on décèle du coup derrière la même recette que GTA, alors que le premier Red Dead Redemption lui avait sa propre ligne directrice. Peut-être moins drôle mais beaucoup plus profond à mon sens.

En revanche la seconde force et la seconde démonstration que fait Rockstar sont les événements aléatoire. Je n’ai pas vu beaucoup de jeux qui proposent un dynamisme, une vie aussi bien ficelée, si bien que j’en parlais un peu plus haut, on a l’impression d’observer. Alors oui le but de ses événements et d’être sollicité pour créer un réel dynamisme d’action. Même si on n’est pas indispensable, du moins au début on se sent obligé·e d’intervenir. Et on est vite happé·e par ces pnjs aléatoire qui viennent nous demander de l’aide ou qui viennent nous chercher des embrouilles.

Tout ce monde, tous ces événements, ces personnages en font un univers à part entière et rien que pour ceci Rockstar s’érige en 2018 comme le studio maître en la matière. J’espère que cela ouvrira d’autres portes et fera avancer dans le bon sens. Car il y en des monde ouvert ou semi-ouvert, mais les pnjs font souvent office de figuration, de remplissage. On décèle rapidement un script qui se déclenche selon telle ou telle action. Dans Red Dead c’est beaucoup mieux masqué et l’ambiance est telle qu’on plonge véritablement dans son univers.

Arrête de critiquer Red Dead Redemption 2, au fond tu l’as aimé et tu ne veux pas l’admettre

— /!\ Attention toute la partie suivante contient du spoil–
La chose indéniable et que j’admets c’est que je n’ai pas lâché Red Dead Redemption 2 avant d’estimer l’avoir fini. Je ne l’ai pas fini à 100%, comme dit plus haut, les quêtes pour chercher des objets ne m’intéressent pas, je préfère l’histoire des pnjs et l’interaction directe avec eux. Je préfère parler de la guerre et de son histoire avec le sdf à qui il manque une jambe plutôt que d’aller chercher un foutu os de dino. Ce qui m’intéresse le plus dans un jeu vidéo et d’ailleurs dans la plupart des supports qu’ils soient bd, livres ou films c’est l’histoire.
Même si dans Red Dead premier du nom l’histoire n’était pas très recherchée, l’intérêt était quand même de savoir ce qui était arrivé à John Marston et de trouver sa famille pour retrouver son passé. Dans Red Dead Redemption 2 on vit une histoire d’un autre personnage. Et John vit à côté de nom. En fâcheuse posture on le retrouve afin qu’il réintègre la famille et on voit son évolution, sa façon de penser qui change. Son intérêt premier devient sa famille et c’est pour cela qu’il décide sous les conseils d’Arthur de s’éloigner de Dutch. Arthur au final c’est qui ? Le personnage qui va pousser une partie du groupe à se détacher de Dutch, mais réellement ça aurait été aussi le cas sans lui. Chaque personnage prend sa propre voie à un moment et Arthur ne fait que les aider. Ce n’est donc pas le personnage poignant que j’attendais en héros. J’attendais John et je n’ai pas compris qu’on ne puisse pas vivre son ascension jusqu’à arriver au moment où il perd la mémoire.

Réellement le moment le plus intéressant du jeu pour moi est où on peut reprendre enfin le contrôle de John. Red Dead 2 se finti là où fini aussi le premier et c’était une grand prouesse de la part de Rockstar, j’ai trouvé ce moment magique où l’on comprend où l’on est. Où on redécouvre certains décors qui nous rappelle des souvenirs à une époque différente puisque la ville est en pleine construction. Là j’en ai pris réellement plein les yeux. C’était du pur régal. Mais il a fallu des dizaines d’heures de jeu et fini le scénario de Red Dead 2 pour ressentir ça… Dommage.

Red Dead 2 n’est au final qu’un prétexte pour porter haut le premier opus sorti il y a 7 ans. On n’a envie que d’une chose, revivre l’aventure de John dans son périple pour retrouver son histoire. Pour moi le deuxième opus n’a pas eu l’effet escompté. Je ne comprend pas que le personnage principal soit moins profond qu’un personnage secondaire, je ne le trouve pas creu, pas jusque là, mais limite énervant au même titre que Dutch. Le fait qu’il prenne conscience trop tard de ses erreurs passées est trop attendu, et même si on en découvre plus sur lui, je ne m’y suis pas attachée. Au final peut-être que grâce à lui John ne fait pas la même erreur et fait passer sa famille avant. Abigail est un personnage fort et il fait tout pour elle et pour son fils. Arthur n’est qu’un moyen de faire comprendre à John ce qui au fond est essentiel à ses yeux.

Le fait comme dans le premier de faire mourir le personnage principal pour laisser place à un personnage qui prendra le relais est incompréhensible. Mais en même temps reprendre le contrôle de John est plus fort, car pour les personnes qui ont joué au première, elles comprennent comme moi très tôt que c’est ce qu’il va se passer. Arthur va mourir et pour finir les quêtes et explorer le monde il faudra contrôler un autre personnage. Donc on comprend vite que ce sera lui. Mais sans suivre ce schéma là, contrôler John dès le départ aurait été tout aussi faisable et construire l’histoire autour de sa famille avec Abigail et Jack aurait été encore plus fort. Peut-être que plus tôt il aurait été intéressant de former une autre alliance avec les gens du groupe contre Dutch car il se répète souvent et ne brasse que de l’air. On aurait vu l’ascension de John et on aurait pu comprendre le déchirement.

Au final, au niveau de l’histoire, je ne comprend pas vraiment Red Dead 2. C’est un jeu amusant, mais pour ce qui est de l’histoire, elle aurait pu être amenée autrement. C’est ce qui fait que pour moi Red Dead Redemption 2 n’est pas le jeu que j’attendais, il me laisse un goût mitigé. Oui c’est amusant, drôle, beau et parfois incroyable, mais pourquoi cette histoire, ces personnages parfois creux, ce contenu trop massif et sans intérêt ? Pour masquer quoi ?

Au niveau des autres personnages, ils ne sont là que pour créer un camp, une famille comme l’appelle Dutch. j’aurais aimé vraiment connaître beaucoup plus chaque personnage et pas seulement avec quelques conversations au coin du feu. Faire plus de missions pour les connaître tous comme dans Dragon Age Inquisition où l’on découvre chaque personnage, son passé, sa façon de penser, son évolution. Et où chaque personnage a son importance dans sa différence. C’est aussi cela qui m’a manqué, car je m’attendais à un réel camp, un profond attachement avec chacun des membres de la famille. Au final, on comprend qu’on est uniquement une personne faisant elle aussi partie d’une équipe, pour ne pas rester seule. Au fond, chaque personne, même en groupe, reste seule et ce n’est que vers la fin de l’histoire qu’un attachement pour certains personnages se fait sentir.

Je ne sais sincèrement pas où va aller la licence. Si un 3 voit le jour, ce sera sûrement avec d’autres personnages, mais je suis curieuse de voir ce que Rockstar va en faire.

Red Dead Redemption 2 est pour conclure un mélange de recettes qui marche


Je vois le titre de Rockstar comme une licence poussée à outrance, un online qui va finir comme celui de GTA V, alimenté pour durer des années. Un solo qui est fourni à outrance, où il y a moult choses à faire, mais qui perd de son âme. C’est un far west complètement déjanté auquel nous avons droit. Il reste drôle bien sûr. Mais, je m’attendais à un jeu plus mature et plus profond. Pas à un GTA du far west. Il y a pourtant de quoi faire lorsque certains personnages se révèlent. Malheureusement, les missions restent basiques et les bons souvenirs qu’ils me restent au final sont mes rencontres hasardeuses avec les pnjs aléatoires. Rockstar nous pond avec Red Dead Redemption 2 un pur produit marketing comme on l’attend. Oui ça marche bien sûr, mais pour les fans de la première heure ce n’est que du réchauffé mis au goût du jour, malgré tout assez bon pour y jouer, s’amuser, s’émerveiller autant que râler jusqu’à la fin du jeu.

Que dire ? Oui je me suis amusée autant que le jeu m’a frustrée au fil des heures. J’ai un tout petit peu joué au online et j’y retournerai sûrement lorsque j’aurai plus de temps. Se balader et découvrir tous les secrets, les événements aléatoires du jeu est un pur régal. En mode posé, tranquille sans personne pour nous attaquer Red Dead Redemption 2 est un jeu d’exploration superbe. Dès qu’on passe à l’action, le rendu devient hasardeux avec un gameplay difficile et capricieux, même si l’on s’y fait, il reste pénible. Il y a énormément de choses à faire, même parfois trop de choses inutiles et pas franchement intéressantes. Et tout ceci tourne autour d’un scénario qui peut varier du très bon au très mauvais. Red Dead Redemption 2 est un jeu en grand huit motivé par des paradoxes qui le font balader dans tous les sens. Il y a encore tant de choses à dire sur Red Dead, mais l’article est déjà long et le but n’est pas d’écrire un roman. Temporairement en rupture de stock, Red Dead Redemption 2 est disponible toujours au même prix chez certains vendeurs pour vous faire votre propre avis. Une chose est sûre c’est que vous ne le lâcherez pas avant de l’avoir fini.