Assassin’s Creed Unity est sorti le 13 novembre 2014, Assassin’s Creed Rogue aussi, mais forcément on parle moins de lui. C’est la première fois qu’Ubisoft sort 2 opus de la franchise Assassin’s Creed la même année. Et pour ma part c’est la première fois que je n’ai pas un opus de la franchise à sa sortie. Et ça va je le vis bien, aucune curiosité ni manque particulier.
La Révolution française ! Il y a de quoi faire avec l’histoire de France, pour créer de bon contexte historique. Et là je me suis dit enfin un opus qui revient aux sources et qui va plus me parler, qui va sûrement m’apprendre des choses. J’étais littéralement fan des 2 premiers opus, le second sous la Renaissance en Italie est une merveille et c’est d’ailleurs le premier jeu que j’ai platiné. Puis les autres épisodes de la franchise m’ont laissé sur ma faim. Je n’ai pratiquement aucun souvenir de Brotherhood (à part la découverte du multi) et encore moins de Revelations.
J’attendais aussi beaucoup d’ Assassin’s Creed 3 qui raconte l’histoire de l’indépendance américaine. Cependant, il n’était pas révolutionnaire, il se complaisait dans la lignée toute tracée de ses prédécesseurs sans apporter de grandes nouveautés si ce n’est les gadgets. Le Black flag je ne l’ai pas acheté à sa sortie, car pour moi il ne fait pas partie de la franchise. C’est un très bon jeu de pirate, mais le contexte assassin et templier est purement décoratif et n’est là que pour justifier la marque Assassin’s Creed sur la jaquette.
Là avec Unity, en voyant les premières images, le travail des décors, la foule qui peut supporter plusieurs milliers de personnes, l’interaction avec elle. C’est 10 studios d’Ubisoft qui ont travaillé sur cet opus : Montréal, Toronto, Singapour, Québec, Annecy, Shanghai, Chengdu, Kiev, Montpellier et Bucarest sur un total de 29 que possède Ubisoft. Il y en a même dont je ne connaissais pas l’existence. Ubisoft met les moyens ! ok le jeu va déboiter !
Je me préparais donc à précommander mon édition collector et à comparer les goodies des différents pack.
Puis j’ai changé d’avis.
L’été dernier rappelez-vous, après avoir révélé un système de coopération pour la première fois dans la franchise, nous nous étonnions de voir que les 4 personnages de coop n’étaient que des personnages masculins. Pourquoi pas une femme ? Devant les réactions des internautes et notamment sur twitter avec le fil #womenaretoohardtoanimate, le Directeur technique du jeu James Therien a répondu :
« Pour créer un personnage féminin, nous aurions dû refaire de nombreuses animations et costumes. Cela aurait doublé le temps nécessaire. L’équipe voulait vraiment le faire, mais nous avons dû prendre une décision… C’est malheureux, mais c’est une réalité du développement d’un jeu. »
Et oui pour créer un personnage féminin il faut recréer les animations et les costumes. Il est vrai que nous ne marchons pas comme les hommes avec nos 4 jambes et 6 bras, ce qui explique les costumes à redessiner aussi. C’est vraiment très malheureux. Pourquoi alors la franchise Assassin’s Creed se fait chier à modéliser des femmes dans les cinématiques ? Autant ne faire que des personnages masculins non ? On gagnerait du temps et on pourrait ainsi avoir un Assassin’s Creed tous les 6 mois.
D’autant plus que » l’argument » avancé par Therien a été démenti par Jonathan Cooper, directeur d’animation sur Assassin’s Creed III. Ce dernier estimait ce travail à 2 jours. Avant d’ajouter qu’Aveline de Grandpré personnage principal féminin et jouable dans Assassin’s Creed III Libération partageait la majorité des animations de Conor, protagoniste masculin d’ Assassin’s Creed III, seule les animations où elle marche et court ont été remplacée.
Plus d’informations sur l’excellent article de Marie Turcan des Inrocks.
En 2012, avant la sortie d’Assassin’s Creed III, le directeur de création Alex Hutchinson répondait à la même question que ci-dessus : et une assassinne ?
Sa réponse fut claire : inclure une femme aurait été une douleur parce que l’histoire de la révolution américaine est une histoire d’hommes.
Ah ouais d’accord, j’imagine que les hommes étaient tellement forts, qu’en plus d’être sur les champs de bataille, ils trouvaient la force de préparer à manger pour des centaines de personnes, de planter les graines pour les récoltes, de se soigner eux-mêmes, de se créer des vêtements et d’en rafistoler d’autres. Ou alors ils allaient se battre à poil et le ventre vide peut-être ?
Surtout qu’il suffit d’aller sur internet et d’une rapide recherche pour trouver des femmes qui ont joué de prêt ou de loin un rôle (n’en déplaise) dans cette révolution.
Deborah Sampson, Hannah Snell, Sally St Clair se sont travesties pour intégrer l’armée. Ou encore Deborah Champion, Sara Decker (Haligowski), Harriet Prudence Patterson Hall et Lydia Darraugh ont joué un rôle important dans le renseignement, elles portaient des messages aux troupes. Et je ne cite pas toutes les anonymes qui ont à leur échelle aussi apporté des pierres à l’édifice.
J’ai été fidèle à la franchise Assassin’s Creed depuis le premier, même en tant que fangirl j’ai dépensé des centaines d’euros en collector, goodies, figurines, Bds. Et devant ce manque de tact répété, ce foutage de gueule j’ai décidé de réagir de mon statut de consommatrice. J’attribuerai moi-même un prix au jeu : j’ai pu obtenir Black Flag neuf à 17€ quelques mois après sa sortie, j’attendrai patiemment et ne débourserai pas plus de 35€ pour Unity.