7 jours de démos Steam

Pour ces quelques jours avant le retour de l’E3, voici de quoi s’occuper une ou deux heures par jour pour pas un rond avec des démos gratuites sur Steam. Ces jeux sont tous prévus pour une sortie en 2021, certains sortent cette semaine, d’autres ont des fenêtres de release plus vagues. Une partie de ces jeux passera par la case early access, les autres sortiront en version définitive, mais ils ont tous en commun de présenter un petit je ne sais quoi qui donne envie d’en voir plus. Si vous avez le portefeuille en deuil, que les idées et le temps vous manquent, ce petit guide de survie des démos Steam du moment devrait vous aider à tenir le coup jusqu’aux grosses annonces des conférences qui auront lieu entre le 12 et le 15 juin prochain.

UNDYING (Démo)

Développé par : Vanimals
Édité par : SkyStone Games Inc.
Sortie Prévue : Été 2021 (Steam)

Craft-survival sombre et tendu, Undying nous plonge dans la peau d’Anling, une mère de famille qui vient d’être mordue par un zombie, et qui doit, avant de se transformer, trouver comment sauver son fils Cody d’un monde en perdition. Sans nouvelle du père, ils devront explorer les zones environnantes pour récolter des matières premières, se nourrir et boire suffisamment, se soigner, barricader leur maison, fabriquer des armes et apprendre à améliorer leur équipement pour avoir une chance de survivre. D’une difficulté vraiment brutale, Undying ne vous épargnera pas, les ressources sont rares et y accéder est souvent compliqué, de nombreux conteneurs fermés devront être déverrouillés ou fracturés pour récupérer leur précieux contenus, les zombies peuvent très vite vous encercler et vous tuer en quelques coups, et la gestion du temps et de la fatigue sont absolument sans pitié. Si vous laissez Anling se vider de son énergie, elle ne pourra plus que traîner les pieds, incapable de combattre ou de courir, laissant par la même occasion Cody à la merci du danger. Mais quelques éléments pourront vous aider à vous en sortir, notamment Cody lui-même, qui pourra apprendre à effectuer différentes tâches, comme harceler les zombies pendant les combats, ouvrir des coffres, crafter des outils, etc. Des PNJs, pas forcément tous bienveillants, occupent également certaines zones encore habitées, et pourront rajouter de l’imprévu à vos aventures. Chaque nuit, quand Anling peut enfin fermer les yeux quelques heures dans la sécurité précaire de leur maison, des rêves torturés viendront donner du poids à ce personnage condamné. Ces plongées en apnée dans la psychologie de cette femme qui se retrouve face à une fatalité qui la dévaste donne une chair à ces personnages comme on en voit rarement dans ce type de jeu (on pense à This War of Mine – The Little Ones, néanmoins). La démo laisse le joueur survivre une semaine avant de l’éjecter poliment de l’expérience. C’est suffisant pour convaincre que ce jeu sera très certainement une belle réussite.

STARSAND (Démo)


Développé par : Tunnel Vision Studio
Édité par : Tunnel Vision Studio
Sortie Prévue : Deuxième semestre 2021 (en early access sur Steam)

Jeu de survie traditionnel en première personne, StarStand propose, avant une sortie en early access, une très courte démo qui vous donnera deux jours in game de latitude pour découvrir ses mécaniques. Après une tempête de sable, vous vous retrouvez seul et démuni au milieu d’un désert hostile et devrez réunir des ressources rapidement si vous ne voulez pas mourir de soif, de faim ou sous la chaleur étouffante des dunes interminables. Vous aurez néanmoins accès directement à un oasis qui vous permettra de vous composer une série d’équipements de base et de rencontrer quelques spécimens d’animaux. Les antilopes et chameaux arpentent paisiblement les alentours de l’étendue d’eau et viennent de se désaltérer dans un calme reposant. Mais les scorpions et les hyènes seront également de la partie, et nettement moins gentils avec vous. Le système de craft est relativement classique, rassembler du bois, de la pierre, des herbes, créer des liens, crafter une hache, une lance, un arc et des flèches, pour chasser plus efficacement, cuire la viande, concocter des antidotes au venin mortel des scorpions, se servir du cuir récupéré sur les animaux pour se faire un sac, et donc un inventaire plus grand, on navigue sans surprise mais avec aisance dans cette nouvelle série de crafts à combiner mais on est vite déçu par quelques éléments clairement inefficaces dans cette mouture du jeu. Les hyènes, par exemple, très dangereuses sur le sable, sont incapables de vous poursuivre dans l’eau. Mais pas besoin d’aller nager au milieu du lac de l’oasis pour ça, à peine un orteil trempé dans la flotte, vous êtes déjà hors de portée. Les hyènes s’arrêteront comme par magie à quelques centimètres de l’eau, soudainement immobiles face à votre personnage dont seules les chevilles sont immergées. Restera juste à lui tirer une flèche dans la tête, et pourquoi pas la récupérer directement, alors qu’elle est plantée dans son museau pour la ré-encocher et lui renvoyer dans la foulée. D’autres mécaniques fonctionnent par contre très bien, notamment les tempêtes de sable, terrifiantes et capables de faire échouer en quelques secondes la plupart de vos plans. Leurs violentes bourrasques perturbent votre vision et emportent tous les objets laissés au sol, forçant ainsi le joueur à bien ranger ses affaires en toute circonstance. La dimension un peu magique qui semble être la valeur ajoutée de ce survival saharien, qui promet des temples baignés de mystères, des rencontres mystiques et des objets aux pouvoirs surnaturels n’a malheureusement pas vraiment droit de cité dans cette démo, ce qui déçoit quelque peu, d’autant plus qu’il s’agirait d’un argument non-négligeable dans l’équation fragile de StarSand. Mais malgré une certaine banalité et quelques mécaniques cassées, StarSand a pour lui quelque chose dont peu de survival peuvent se targuer, une vraie atmosphère, une ambiance à la fois paisible et menaçante qui, à elle-seule, justifiera un détour pour tous les amateurs du genre.

BLACK SKYLANDS (Démo)


Développé par : Hungry Couch Games
Édité par : tiny Build
Sortie Prévue : 11 Juin 2021 (en early access sur Steam)

Dans un monde où les peuples vivent sur de grands bateaux flottants haut dans les cieux, les trois factions pacifistes (scientifiques, cultivateurs et défenseurs) se retrouvent aux prises avec un gang de pirates qui les rackettent sans pitié. Jusqu’à ce que le frère de notre héroïne décide de lancer les hostilités contre ces brutes et qu’une grande aventure ne s’enclenche, où l’on se lancera dans les airs avec notre vaisseau personnel pour aller batailler les hordes de bandits sur les îles aériennes qui composent le paysage de haute altitude du jeu. Black Skylands est profondément ambitieux dans son entremêlement des genres mais se donne les moyens de combiner ses différentes mécaniques autour d’une narration solide qui sait faire avancer l’histoire agitée de ce RPG / Shooter en vue zénithale tout en ménageant des moments de calme que le joueur pourra consacrer au farming et au building. C’est en effet à un mélange chargé et un peu casse-gueule que nous invite Black Skylands. En suivant une trame de JRPG influencée par les grands classiques 16 bits du genre, l’aventure du jeu d’Hungry Couch sera ponctuée de gunfights nerveux à la sauce Hotline Miami, de pilotage précis, d’exploration à grande échelle, tout en réservant également une place de choix à la cultivation de jardins, l’élevage d’animaux, le craft de munitions, d’armes, de soins et de différentes potions. Il faudra aussi gérer vos stocks, réunir les ressources nécessaires en les lootant un peu partout sur la map, et commercer pour se remplir les poches. Il y a de quoi avoir un peu le vertige quand on débarque sur Black Skylands, et pas seulement à cause de la hauteur. Il faut apprendre à se battre, au flingue, au couteau et même au grappin, à diriger notre véhicule volant, à le réparer, refaire le plein et à se défendre des agressions aériennes incessantes grâce à nos canons embarqués, à planter des légumes, les récolter, les stocker, modder ses armes, équiper des éléments d’armure, des ceintures de consommables, ramasser des caisses de ressources, qu’il faudra stocker également sur notre vaisseau, sauter d’îles en îles à l’aide de son grappin, outil fondamental de vos interactions, et tailler le bout de gras avec de nombreux personnages. Si c’est seulement l’intro de cette grande aventure qui est disponible sur Steam, cette version raccourcie de l’histoire ne vous empêchera pas de traîner autant que vous le voudrez sur les zones de cultivation, d’élevage et de construction, de meubler votre intérieur et de vous balader librement dans les nombreux environnements du jeu. Une grande sensation de fraîcheur et d’aventure s’empare du joueur une fois maîtrisées les bases du déplacement (le pilotage est un peu délicat au démarrage) et du combat. Et on a hâte de découvrir l’expérience sur la longueur et la suite de l’histoire.

NO PLACE FOR BRAVERY (Démo)


Développé par : Glitch Factory
Édité par : Ysbryd Games
Sortie Prévue : 2021 (sur Steam)

No Place For Bravery prend grosso-modo la forme d’un Souls-Like en 2D vue de dessus, dans un univers allant jusqu’à emprunter également les accents dark-fantasy de ses modèles. Alors que Thorn, un guerrier viking vieillissant, part à la recherche de sa fille, enlevée sous ses yeux par une créature diabolique au début de l’aventure, il va devoir affronter toute une horde de goules au comportement ultra-agressif, dont les attaques fatales devront être précisément esquivées, parées et où le timing et le skill seront indispensables à votre survie. Étonnamment belle, avec ses graphismes Pixel Art faussement désinvoltes, la démo du jeu et sa quarantaine de minutes (30 minutes si vous mourez moins que moi), offre déjà un aperçu saisissant du style des paysages et décors du jeu, où les hectolitres de sang versés par vos victimes viendront teinter tout l’écran. Doté d’un léger système RPG permettant de changer d’arme, chacune bénéficiant d’un move-set particulier et de faire certains choix lors de l’aventure, No Place For Bravery peut se révéler épuisant tant les combats sont exigeants et inattendus à effectuer sous cette perspective avec des animations constituées de si peu de FPS et dans des environnements visuellement très chargés. Mais force est de constater que se dégage du jeu une véritable atmosphère, à la fois épique et sombre, et que l’envie de se lancer définitivement dans cette intransigeante aventure n’est jamais plus forte que quand tombe le couperet de la fin de la démo.

LUNARK (Démo)


Développé par : Canari Games
Édité par : Canari Games
Sortie Prévue : 2021 (sur Steam)

Évoquant dès les premières secondes l’âge d’or des premiers jeux d’aventure en rotoscoping (Prince of Persia, Flashback, Another World, etc), Lunark pose rapidement les bases d’un univers SF rigolard où Léo, un agent un peu spécialisé en opérations secrètes, chargé de récupérer des artefacts extraterrestres, se retrouve à crapahuter dans des ruines labyrinthiques, à tirer sur des araignées géantes, sauter des précipices et résoudre des énigmes environnementales comme si on avait été directement téléportés en 1989. Mais il faut bien admettre que la superposition des mécaniques en jeu, les courtes scènes cinématiques qui ponctuent les actions du joueur, l’humour omniprésent, et le positionnement narratif de l’intrigue, qui semble réussir à maintenir un équilibre intéressant entre pastiche et sincérité, font de la courte demi-heure de la démo de Lunark une expérience rafraîchissante et agréablement nostalgique. La rigidité du gameplay, peut-être un peu forcée dans sa volonté de recréer les conditions de jeu de l’époque (dès le début, on nous invite à utiliser les touches directionnelles d’un gamepad), a beau agacer par moment, on y retrouve effectivement une certaine complexité et une exigence qu’on n’a plus l’habitude de voir sur les jeux de plateforme en 2D de nos jours. Le combat contre le premier boss du jeu laisse malgré cela entrevoir des affrontements quelque peu brouillons contre des adversaires faussement dangereux et pas nécessairement passionnants à dézinguer. Mais dans l’ensemble, cette démo fait plus pencher la balance du côté du divertissement old school bien intentionné que du simulacre bancal. Il faudra néanmoins attendre la sortie complète du jeu pour constater si la boucle d’exploration, mêlée aux combats volontairement simplistes, ne finira pas par lasser plus vite que prévu.

TIMBERBORN (Démo)


Développé par : Mechanistry
Édité par : Mechanistry
Sortie Prévue : 2021 (en early access sur Steam)

TImberborn part de cette idée à la fois saugrenue et logique de faire appel aux bâtisseurs les plus talentueux de la nature pour incarner la population qu’il vous faudra gérer dans ce city builder. Ce sont en effet des castors qui peupleront votre colonie. Après avoir survécu à l’apocalypse, le monde leur appartient désormais et ils ne se feront pas prier avant de le terraformer selon leurs besoins. Le problème de cette démo, c’est qu’elle ne laisse que trop peu de temps pour goûter à ce qui fait sûrement l’originalité de ce jeu de gestion et ne propose de jouer que sur un laps de temps où il ne vous sera possible que de poser les bases d’un village intéressant. Comme dans tout jeu du genre qui se respecte, vos castors devront d’abord s’assurer des arrivées suffisantes d’eau et de nourriture, et bien sûr de bois, pour installer un premier stade de stabilité à votre groupe. En plantant des drapeaux de cueillette et de bûcheronnage, vous commencerez à vous approprier les ressources alentour. En utilisant des roues de hamsters ou des moulins à eau, vous créerez une source d’énergie qui vous permettra de donner plus de vie à vos installations, il faudra s’étendre tout en gardant votre population active sur des zones précises pour éviter les famines, les pénuries d’eau et autres désagréments. Vous me direz, oui, on connait bien tout ça, c’est pareil dans tous les jeux du genre. Certes, mais étant donné qu’il s’agit de castors, une dimension moins banale que d’habitude a été donnée à la gestion du paysage. En plus des échelles et escaliers permettant de gravir les reliefs, vous aurez aussi la possibilité de construire des barrages, afin de gagner l’autre rive d’une rivière ou d’assécher volontairement une zone du terrain. La plupart des bâtiments sont également conçus pour être empilés les uns sur les autres, donnant à l’architecture globale une verticalité qui peut s’avérer très utile, en plus d’être esthétiquement intéressante. Vous aurez aussi à disposition des explosifs, qui vous laisseront carrément créer de nouvelles rivières et irriguer les secteurs que vous préférez humides. Tout ceci a l’air très amusant mais malheureusement, la démo dure à peine le temps de constituer une base de ville stable avant d’affronter une première (et dernière) vague de sécheresse. Le jeu s’arrêtera aussitôt que vous aurez survécu à cette vague, ne vous laissant même pas le temps de profiter de votre victoire quelques minutes. Mais surtout, cette durée de jeu ne permet justement pas d’avoir le loisir d’utiliser les éléments les plus frais du jeu dans des conditions normales. En gros, soit on essaie de vraiment jouer sérieusement au jeu et de survivre et on oublie les nouveautés cool du jeu, soit on s’autorise à faire joujou avec les explosifs et autres équipements castors et on laisse notre population mourir petit à petit. C’est d’autant plus dommage qu’avec simplement une vingtaine de minutes de plus, combiner survie sérieuse et moments funs d’expérimentation deviendrait possible. On surveillera néanmoins ce jeu décalé aux graphismes simples et coquets, et on avouera que voir notre population castor s’affairer en vitesse x3 tout autour des bâtiments et des champs a quelque chose de profondément drôle.

UNTIL WE DIE (Démo)


Développé par : Pixeye Games
Édité par : Pixeye Games
Sortie Prévue : 3 Juin 2021 (sur Steam)

Vous vous êtes déjà demandé ce que ça donnerait de jouer à la franchise Métro en 2D en mode tower defense à défilement latéral ? Moi non plus. Et pourtant c’est plus ou moins le parti pris de Until We Die, un petit jeu indépendant qui se situe au croisement de plusieurs genres. À Moscou, après une invasion extraterrestre ayant décimé la population, les rares survivants se réfugient dans le réseau souterrain du métro et tentent de se défendre des hordes de créatures hostiles qui les menacent quotidiennement. Donc, oui, comme dans Métro. Mais la formule est dans les faits largement différente. Un simple quai de métro à défendre, où le danger ne peut venir que de la droite ou de la gauche. Un brin de gestion avec des alliés que vous pourrez assigner à différents types de tâches, des constructions à effectuer, des ferrailles, champignons (la monnaie du jeu) et potions à looter, et à répartir avec parcimonie. Une pincée de shooter avec des vagues d’ennemis à dessouder à la mitrailleuse (ou à la pelle). Une giclée d’horror survival et de survie tout court avec des poussées d’exploration possibles vers les extrémités des tunnels, habités par des atrocités buboniques répugnantes et le compte des jours passés sans mourir. Le résultat est curieusement cohérent et faussement simpliste. Vous aurez beau avoir construit vos murs de protection, avoir posté des soldats et organisé vos équipes d’ouvriers (avec leurs casques de chantier) et de bâtisseurs (avec leurs pelles), il vous faudra toujours courir d’un côté à l’autre de votre zone de survie pour être certain de ne pas vous faire submerger par les silhouettes visqueuses de vos ennemis. Et la situation peut très vite basculer. Heureusement, un de vos amis, pilotant une draisine, vous fournira contre paiement de nouvelles têtes à assigner à vos tâches en cours. Votre labo de chimie vous aidera à maintenir votre équipe en forme. Il sera aussi assez judicieux d’aller nettoyer régulièrement les couloirs autour de votre base pour ne pas laisser prospérer des nids qui, une fois à maturité, vous feront beaucoup plus souffrir quand ils feront déferler des dizaines de mobs en plus. Le but est de tenir 30 jours sans mourir ou sans que votre générateur ne soit détruit, et ça ne sera pas facile. La démo vous propose de survivre les 7 premiers jours, ce qui est déjà un challenge qui devrait vous occuper au moins une bonne heure, voire deux avec quelques retry… Le défi est de taille mais l’atmosphère à la fois cartoon et gore, et la dégaine délicieusement caricaturale du héros Yvan, avec sa chapka et son cigare fiché au coin des lèvres font d’Until We Die une bonne tranche de fun, et la difficulté de cette démo laisse augurer d’un jeu prenant et suffisamment complexe pour se renouveler en terme de défis.